« Quand je suis arrivée, j’étais sans solution. Maintenant, on (elle-même et ses enfants) repart chacun dans nos routes. Je les porte moins lourdement, je me sens moins responsable, je pense davantage à moi et ça fait du bien à tout le monde. Je vais rechercher du travail, je me suis mise à faire des photos que je publie et j’aimerais reprendre la danse pour maigrir et rester en forme. »
Témoignage d’une consultante au terme de quatre mois de suivi.
Madame Entreparenthèses vient en consultation suite à une nouvelle déscolarisation de son fils Léo, 17 ans. L’insupportable se loge dans ce qu’elle nomme « la rechute et la perspective de devoir refaire les mêmes démarches qu’il y a deux ans ». Elle fait ici le constat de son impuissance, malgré un dévouement avéré et un certain acharnement à résorber le symptôme de son fils. Cependant, ce dernier, outre la déscolarisation, ne montre pas de signes de mal-être : sa socialisation est bonne, il ne formule aucune plainte et ne présente pas d’autres symptômes. Ce constat et le fil des élaborations de Mme Entreparenthèses lui permettront de se détacher de l’usage du « on » pour désigner ce qui fait souffrance et qui pourtant est entièrement de son côté.
En effet, la demande d’aide et l’angoisse quant à l’avenir de Léo se situent jusqu’ici à son unique charge, délestant ainsi son fils de sa responsabilité. Cette mutation produit un déplacement de la plainte de Mme Entreparenthèses de son fils vers son mari, qui « n’intervient pas », ne la « soutient pas », « ne prend jamais le relai ». De même, la question de l’avenir professionnel ne va plus concerner tant Léo que Mme Entreparenthèses, qui avait mis de côté une partie de son temps de travail, « en attendant qu’il aille mieux ». Elle énonce désormais que sa présence n’est pas une solution pour son fils, dont elle suppose qu’il doit se dire : « elle s’occupe de tout, c’est bon ». Ce traitement aura permis de rompre avec la position initiale consistant à faire à la place de, au profit d’un positionnement de soutien, de garant qui permet de rendre l’initiative à Léo. Quant à notre patiente, elle peut renouer avec sa propre existence qu’elle avait mise entre parenthèses.
Madame Noël vient me rencontrer sur conseil de la psychologue qui suit sa fille de 12 ans. Depuis trois mois et suite à un retrait de permis, le père de ses deux filles a cessé d'user de son droit de visite et d'hébergement. Elle se plaint des effets que cela produit sur la relation mère-filles, soit une aggravation de conflits déjà existants. Elle déplore, pour ces conflits comme pour le reste, de ne pouvoir s'appuyer sur ce père dont les paroles et engagements ne sont pas fiables. Cette récente décision de Monsieur ne fait que révéler de manière explicite ce qui avait toujours été.
En effet, Mme Noël dit avoir élevé ses filles seules, même du temps de leur couple. Elle relate encore qu'il ne s'est pas battu pour la garde alternée lors de la séparation, « comme d'autres l'auraient fait ». Que c'est elle qui s'est démenée pour qu'il ait un logement afin d'accueillir ses enfants. Ou enfin, que s'il exerçait son droit sur ses filles, c'était uniquement pour que la grand-mère paternelle puisse les voir.
Aussi Mme Noël cherche à pallier aux défaillances paternelles « en faisant à la fois le père et la mère », ou encore, en essayant de « lui trouver une place », selon ses termes. Elle en vient à formuler son espoir que cet homme guérisse de son alcoolisme grâce à la présence de ses filles. Je m'appliquerai dès lors à faire entendre la position dans laquelle elle met ces dernières de devoir sauver leur père, et des effets délétères pour tous que cela produit. Il nous sera alors possible de mettre en évidence la nécessité pour elle de faire le deuil de ce père et par-là même, le deuil d'un certain idéal. Mme Noël reconnaîtra d'ailleurs être restée longtemps auprès de cet ex-mari violent afin d'offrir un modèle familial classique à ses filles. La volonté de préserver, coûte que coûte, l'idéal de la famille nucléaire, puis la figure du père, a orienté jusqu'à ce jour son discours et ses choix. Mais c'est au prix de nombreux symptômes, ceux-là même qui l'ont conduite à consulter : épuisement et culpabilité de son côté, mise en difficulté du père, conflits avec ses filles, mal-être de ces dernières.
La mise en exergue des différences entre ce qu'elle voudrait que ce père soit et ce qu'il est, lui permet de déterminer la place que cet homme peut tenir tant auprès d'elle-même que des filles : quelqu'un sur lequel on ne peut compter mais qui sera présent pour les vacances et ce qu'elle nomme « des bons moments ». Après trois séances, notre patiente est en mesure d'identifier les personnes de son entourage sur lesquelles elle pourra effectivement s’appuyer dans l'existence, et en particulier dans l'éducation de ses enfants.
Enfin, nous pouvons formuler l'hypothèse que la chute de cette figure illusoire dans le discours maternel, va permettre à ses filles de pouvoir investir d’autres figures paternelles de substitution (beau-père, oncle, etc.) là où elles étaient confrontées à une vacuité.
Le cas de Mme Noël nous enseigne que les difficultés parentales ne sont pas nécessairement pathologiques et n'impliquent pas systématiquement une prise en charge longue. Quelques séances permettent de mettre à jour des positionnements symptomatiques et d'opérer des réajustements. Pour cela, il reste à la charge du parent de prendre au sérieux les signaux de mal-être et de dysfonctionnement et de savoir les adresser.
« Les séances m’ont permis d’évacuer certaines choses, de faire le bilan, de repartir sur de bonnes bases. Ça m’a permis de prendre du temps pour moi, ce que je ne faisais pas, je vais pouvoir m’inscrire dans des choses, le chant notamment. C’est comme si je me reconstruisais, et ça se fait petit à petit. Je me suis aperçue que quand ça ne va pas, j’ai besoin d’aller voir quelqu’un avec qui il y a un dialogue, sinon j’ai l’impression de parler dans le vide. »
Témoignage d’une consultante au terme d’un suivi de cinq mois.
Madame Toulemonde vient pour « déposer son sac ». Ses deux enfants souffrent de troubles psychiques diagnostiqués. Rapidement il apparaît que ce « sac » à déposer correspond à sa propre culpabilité, aux manques des institutions et à la carence de son mari qui la poussent à être toute responsable de ses enfants et de leur devenir. « Les enfants, ça a toujours été une lutte, j’ai toujours dû me battre, et c’est dur de devoir être toujours forte. Pour moi être parent c’était quand même un poids : les responsabilités. » En effet, Mme Toulemonde qui tend à endosser la culpabilité des pathologies de ses enfants décrit un mari sur lequel elle ne peut s’appuyer : « quand je flanche, il dégringole ». À cela s’ajoute la réalité du manque de places et de dispositifs adaptés pour prendre en charge et accompagner des enfants et jeunes adultes qui ne peuvent s’inscrire dans le milieu ordinaire, manque auquel Madame s’est attachée à pallier jusqu’ici. Mais depuis quelques mois, son fils bénéficie d’un logement adapté et d’un accompagnement qui la délestent : « C’est un énorme poids qu’on nous a enlevé, avant j’avais l’impression d’être engloutie par lui, je ne voyais que ses problèmes, je m’étais complètement oubliée. » Mme Toulemonde est très angoissée à l’idée que cette solution puisse s’arrêter : « il n’est pas possible qu’il revienne vivre à la maison ». Je soutiens cette assertion avec fermeté et l’invite à se décider sur une manière de procéder en cas de rupture de logement pour son fils. Madame apportera une solution dès la séance suivante, solution que je soutiendrai également.
Ce qui reste insupportable pour Mme Toulemonde est que ses enfants ne soient pas « normaux ». Cette anormalité la fait se sentir différente des autres parents, elle qui a toujours voulu « être Mme Toulemonde ». C’est d’ailleurs ce désir de normalité qui l’a conduite à rapidement trouver un mari, via agence matrimoniale et sans que la question de l’amour n’entre en jeu. Avoir des enfants a participé de la même logique. Je prends acte de cet idéal de normalité comme nécessité pour s’orienter dans l’existence et m’attache à dédramatiser les troubles psychiques de ses enfants en soutenant qu’ils sont compatibles avec la norme : logement, couple, travail, etc.
Mme Toulemonde poursuit : « J’ai du mal à ne pas parler de mes enfants, de leurs problèmes. J’aimerais penser à moi. » En effet, Madame peut discourir sur une tonalité logorrhéique des difficultés passées concernant ses enfants, avec toute la souffrance attachée et qui se traduit par des pleurs immédiats. C’est pourquoi je l’invite à ne plus accueillir et tenter de traiter les problématiques que ses enfants peuvent encore lui adresser, et pour lesquels elle n’est pas compétente donc impuissante. Je tente de conjuguer au passé ces difficultés et oriente nos échanges vers d’autres sphères. Cela permet que s’opère rapidement un déplacement de la plainte.
Son mari d’abord, décrit comme pantouflard alors que Mme Toulemonde formule le désir d’activités à partager. Son travail ensuite, dans lequel elle dit être utile, reconnue, écoutée et soutenue, mais où elle s’épuise suite aux sollicitations permanentes de son employeur pour combler les absences de ses collègues et qu’elle ne refuse jamais. Je m’offusque en soulignant qu’il n’est pas normal d’être corvéable à merci. Entendre ses propres plaintes et les commentaires que je formule vont permettre à Mme Toulemonde de s’autoriser à refuser à plusieurs reprises les sollicitations de son employeur, mais encore à s’inscrire dans plusieurs activités sans lien avec ses enfants. « Avant je savais qu’il fallait que je pense à moi, maintenant je le veux. Avant de venir ici je me disais toujours "plus tard, on verra", je pouvais m’oublier complétement. »
Mme Toulemonde est venue en consultation par l’entremise du signifiant parent auquel elle était trop identifiée. Les séances lui auront permis de l’être un peu moins, de l’être pas-toute, de l’être autrement.
« Quand je suis arrivée, j’étais sans solution. Maintenant, on (elle-même et ses enfants) repart chacun dans nos routes. Je les porte moins lourdement, je me sens moins responsable, je pense davantage à moi et ça fait du bien à tout le monde. Je vais rechercher du travail, je me suis mise à faire des photos que je publie et j’aimerais reprendre la danse pour maigrir et rester en forme. »
Témoignage d’une consultante au terme de quatre mois de suivi.
Madame Entreparenthèses vient en consultation suite à une nouvelle déscolarisation de son fils Léo, 17 ans. L’insupportable se loge dans ce qu’elle nomme « la rechute et la perspective de devoir refaire les mêmes démarches qu’il y a deux ans ». Elle fait ici le constat de son impuissance, malgré un dévouement avéré et un certain acharnement à résorber le symptôme de son fils. Cependant, ce dernier, outre la déscolarisation, ne montre pas de signes de mal-être : sa socialisation est bonne, il ne formule aucune plainte et ne présente pas d’autres symptômes. Ce constat et le fil des élaborations de Mme Entreparenthèses lui permettront de se détacher de l’usage du « on » pour désigner ce qui fait souffrance et qui pourtant est entièrement de son côté.
En effet, la demande d’aide et l’angoisse quant à l’avenir de Léo se situent jusqu’ici à son unique charge, délestant ainsi son fils de sa responsabilité. Cette mutation produit un déplacement de la plainte de Mme Entreparenthèses de son fils vers son mari, qui « n’intervient pas », ne la « soutient pas », « ne prend jamais le relai ». De même, la question de l’avenir professionnel ne va plus concerner tant Léo que Mme Entreparenthèses, qui avait mis de côté une partie de son temps de travail, « en attendant qu’il aille mieux ». Elle énonce désormais que sa présence n’est pas une solution pour son fils, dont elle suppose qu’il doit se dire : « elle s’occupe de tout, c’est bon ». Ce traitement aura permis de rompre avec la position initiale consistant à faire à la place de, au profit d’un positionnement de soutien, de garant qui permet de rendre l’initiative à Léo. Quant à notre patiente, elle peut renouer avec sa propre existence qu’elle avait mise entre parenthèses.
Madame Noël vient me rencontrer sur conseil de la psychologue qui suit sa fille de 12 ans. Depuis trois mois et suite à un retrait de permis, le père de ses deux filles a cessé d'user de son droit de visite et d'hébergement. Elle se plaint des effets que cela produit sur la relation mère-filles, soit une aggravation de conflits déjà existants. Elle déplore, pour ces conflits comme pour le reste, de ne pouvoir s'appuyer sur ce père dont les paroles et engagements ne sont pas fiables. Cette récente décision de Monsieur ne fait que révéler de manière explicite ce qui avait toujours été.
En effet, Mme Noël dit avoir élevé ses filles seules, même du temps de leur couple. Elle relate encore qu'il ne s'est pas battu pour la garde alternée lors de la séparation, « comme d'autres l'auraient fait ». Que c'est elle qui s'est démenée pour qu'il ait un logement afin d'accueillir ses enfants. Ou enfin, que s'il exerçait son droit sur ses filles, c'était uniquement pour que la grand-mère paternelle puisse les voir.
Aussi Mme Noël cherche à pallier aux défaillances paternelles « en faisant à la fois le père et la mère », ou encore, en essayant de « lui trouver une place », selon ses termes. Elle en vient à formuler son espoir que cet homme guérisse de son alcoolisme grâce à la présence de ses filles. Je m'appliquerai dès lors à faire entendre la position dans laquelle elle met ces dernières de devoir sauver leur père, et des effets délétères pour tous que cela produit. Il nous sera alors possible de mettre en évidence la nécessité pour elle de faire le deuil de ce père et par-là même, le deuil d'un certain idéal. Mme Noël reconnaîtra d'ailleurs être restée longtemps auprès de cet ex-mari violent afin d'offrir un modèle familial classique à ses filles. La volonté de préserver, coûte que coûte, l'idéal de la famille nucléaire, puis la figure du père, a orienté jusqu'à ce jour son discours et ses choix. Mais c'est au prix de nombreux symptômes, ceux-là même qui l'ont conduite à consulter : épuisement et culpabilité de son côté, mise en difficulté du père, conflits avec ses filles, mal-être de ces dernières.
La mise en exergue des différences entre ce qu'elle voudrait que ce père soit et ce qu'il est, lui permet de déterminer la place que cet homme peut tenir tant auprès d'elle-même que des filles : quelqu'un sur lequel on ne peut compter mais qui sera présent pour les vacances et ce qu'elle nomme « des bons moments ». Après trois séances, notre patiente est en mesure d'identifier les personnes de son entourage sur lesquelles elle pourra effectivement s’appuyer dans l'existence, et en particulier dans l'éducation de ses enfants.
Enfin, nous pouvons formuler l'hypothèse que la chute de cette figure illusoire dans le discours maternel, va permettre à ses filles de pouvoir investir d’autres figures paternelles de substitution (beau-père, oncle, etc.) là où elles étaient confrontées à une vacuité.
Le cas de Mme Noël nous enseigne que les difficultés parentales ne sont pas nécessairement pathologiques et n'impliquent pas systématiquement une prise en charge longue. Quelques séances permettent de mettre à jour des positionnements symptomatiques et d'opérer des réajustements. Pour cela, il reste à la charge du parent de prendre au sérieux les signaux de mal-être et de dysfonctionnement et de savoir les adresser.
« Les séances m’ont permis d’évacuer certaines choses, de faire le bilan, de repartir sur de bonnes bases. Ça m’a permis de prendre du temps pour moi, ce que je ne faisais pas, je vais pouvoir m’inscrire dans des choses, le chant notamment. C’est comme si je me reconstruisais, et ça se fait petit à petit. Je me suis aperçue que quand ça ne va pas, j’ai besoin d’aller voir quelqu’un avec qui il y a un dialogue, sinon j’ai l’impression de parler dans le vide. »
Témoignage d’une consultante au terme d’un suivi de cinq mois.
Madame Toulemonde vient pour « déposer son sac ». Ses deux enfants souffrent de troubles psychiques diagnostiqués. Rapidement il apparaît que ce « sac » à déposer correspond à sa propre culpabilité, aux manques des institutions et à la carence de son mari qui la poussent à être toute responsable de ses enfants et de leur devenir. « Les enfants, ça a toujours été une lutte, j’ai toujours dû me battre, et c’est dur de devoir être toujours forte. Pour moi être parent c’était quand même un poids : les responsabilités. » En effet, Mme Toulemonde qui tend à endosser la culpabilité des pathologies de ses enfants décrit un mari sur lequel elle ne peut s’appuyer : « quand je flanche, il dégringole ». À cela s’ajoute la réalité du manque de places et de dispositifs adaptés pour prendre en charge et accompagner des enfants et jeunes adultes qui ne peuvent s’inscrire dans le milieu ordinaire, manque auquel Madame s’est attachée à pallier jusqu’ici. Mais depuis quelques mois, son fils bénéficie d’un logement adapté et d’un accompagnement qui la délestent : « C’est un énorme poids qu’on nous a enlevé, avant j’avais l’impression d’être engloutie par lui, je ne voyais que ses problèmes, je m’étais complètement oubliée. » Mme Toulemonde est très angoissée à l’idée que cette solution puisse s’arrêter : « il n’est pas possible qu’il revienne vivre à la maison ». Je soutiens cette assertion avec fermeté et l’invite à se décider sur une manière de procéder en cas de rupture de logement pour son fils. Madame apportera une solution dès la séance suivante, solution que je soutiendrai également.
Ce qui reste insupportable pour Mme Toulemonde est que ses enfants ne soient pas « normaux ». Cette anormalité la fait se sentir différente des autres parents, elle qui a toujours voulu « être Mme Toulemonde ». C’est d’ailleurs ce désir de normalité qui l’a conduite à rapidement trouver un mari, via agence matrimoniale et sans que la question de l’amour n’entre en jeu. Avoir des enfants a participé de la même logique. Je prends acte de cet idéal de normalité comme nécessité pour s’orienter dans l’existence et m’attache à dédramatiser les troubles psychiques de ses enfants en soutenant qu’ils sont compatibles avec la norme : logement, couple, travail, etc.
Mme Toulemonde poursuit : « J’ai du mal à ne pas parler de mes enfants, de leurs problèmes. J’aimerais penser à moi. » En effet, Madame peut discourir sur une tonalité logorrhéique des difficultés passées concernant ses enfants, avec toute la souffrance attachée et qui se traduit par des pleurs immédiats. C’est pourquoi je l’invite à ne plus accueillir et tenter de traiter les problématiques que ses enfants peuvent encore lui adresser, et pour lesquels elle n’est pas compétente donc impuissante. Je tente de conjuguer au passé ces difficultés et oriente nos échanges vers d’autres sphères. Cela permet que s’opère rapidement un déplacement de la plainte.
Son mari d’abord, décrit comme pantouflard alors que Mme Toulemonde formule le désir d’activités à partager. Son travail ensuite, dans lequel elle dit être utile, reconnue, écoutée et soutenue, mais où elle s’épuise suite aux sollicitations permanentes de son employeur pour combler les absences de ses collègues et qu’elle ne refuse jamais. Je m’offusque en soulignant qu’il n’est pas normal d’être corvéable à merci. Entendre ses propres plaintes et les commentaires que je formule vont permettre à Mme Toulemonde de s’autoriser à refuser à plusieurs reprises les sollicitations de son employeur, mais encore à s’inscrire dans plusieurs activités sans lien avec ses enfants. « Avant je savais qu’il fallait que je pense à moi, maintenant je le veux. Avant de venir ici je me disais toujours "plus tard, on verra", je pouvais m’oublier complétement. »
Mme Toulemonde est venue en consultation par l’entremise du signifiant parent auquel elle était trop identifiée. Les séances lui auront permis de l’être un peu moins, de l’être pas-toute, de l’être autrement.